Les Récits de la Mer
Vivez l’expérience d’une villégiature en terre amérindienne
Laissez-vous guider sur le site où vécurent les premiers kalinagos du sud de la Basse-Terre. Le grand nombre de pierres gravées du parc archéologique ou disséminées au bord de l’eau, atteste de leur importante fréquentation des lieux.
Mais c’est aussi un voyage des sens, sur les traces d’une société organisée et qui s’est développée sur ce littoral il y a plus de 1500 ans, auquel nous vous invitons.
Bien avant la période de contact, ce peuple, que l’on qualifie de « sauvage », cultive la plupart des fruits et légumes que vous retrouverez dans vos assiettes, sur les étals des marchés et les tables des restaurants ; il connaît les végétaux producteurs de matières colorantes, aromatiques… et le pouvoir des plantes médicinales, alors que la vieille Europe civilisée en ignore la plupart des bienfaits.
Ses jardins que l’on dit caraïbes, sont déjà des modèles d’utilisation vertueuse de la nature, de respect du cycle de vie des éléments et seront au cœur de vos plus belles balades.
Il creuse le bois, utilise les graines et tresse la fibre de coton pour réaliser des Cui-calebasses, des parures, ou des hamacs qu’adoptent dès leur rencontre Christophe Colomb et les premiers Européens. Désormais, ce sont nos commerçants, nos artisans qui sauront vous les faire connaître et apprécier.
Il connaît la mer et ses dangers, les maîtrise parfaitement et pratique une sorte de bodyboard avant l’heure. Ce sport de glisse extrême qui faisait déjà frissonner nos Amérindiens d’hier est à tester par les plus téméraires d’entre vous sur les vagues déroulantes de la plage de Grande-Anse.
Quant à leurs kanawas conçues pour la navigation en haute mer ou la pêche littorale, à l’origine des canots de nos marins pêcheurs, elles font tout le charme et l’authenticité du petit port de la ville…
Une des plus grandes collections de pétroglyphes des Antilles à ciel ouvert
Trois-Rivières est un formidable trésor méconnu et sous-estimé, une pépite historique unique, « Berceau de la civilisation précolombienne » de l’archipel.
C’est d’abord le creuset de l’occupation humaine littorale du Sud de l’île de la Basse-Terre, le couffin des sites archéologiques les plus remarquables révélant en particulier des gravures rupestres ou des céramiques archéologiques témoins des différents âges de peuplements amérindiens de la Guadeloupe… Sa renommée dans le cercle des archéologues est telle, que l’on retrouve dès 1884 plusieurs des gravures rupestres de Trois- Rivières, dans l’album d’aquarelles offert par Louis Guesde au Musée d’Ethnographie du Trocadéro, puis en 1901, un des pétroglyphes découvert sur les bords d’une de nos rivières, au Musée d’histoire naturelle de New-York.
Ils vous font vivre le récit...
L’esprit du lieu est multiple. Il est fondé sur une dynamique complexe qui prend en compte tant les éléments matériels comme les paysages terrestres et marins, la géologie spécifique et son réseau hydrographique, la diversité des espèces végétales et animales…, que des éléments immatériels (mémoires, rituels, récits ou savoir-faire…), ou des caractéristiques physiques naturelles, côtières et nautiques, qui produisent du sens, de la valeur, de l’émotion et du mystère et permettent à tout un chacun de comprendre son occupation millénaire, les habitudes des hommes et leur culture, ainsi que sa grande hétérogénéité patrimoniale…
Ils vous font vivre le récit...
Sa position entre la montagne et la mer lui confère depuis les temps immémoriaux, et en dépit de conditions nautiques difficiles, une fonction d’échanges et de passage pour les hommes, de porte d’entrée principale au vent du sud Basse-Terre et d’ancrage maritime exceptionnel pour un territoire d’arrière-pays montagneux.
L’eau, élément fondateur du peuplement de la Basse-Terre
Ici le bourg est posé sur une petite colline qui descend brusquement vers la mer. Le sable noir des plages ressemble à de la poudre qu’affectionnent particulièrement les tortues marines qui viennent y pondre leurs œufs. Les montagnes boisées parfois dressées en pain de sucre sont traversées de ravines et de rivières qui dévalent en cascades et « coulissent » jusqu’au rivage.
Ils vous font vivre le récit...
Des chapelets d’habitations sont suspendus aux flancs abrupts des mornes ou nichés au cœur des vallées. Aux plans reculés on distingue la coupole de la Citerne qui dresse son piton à pic ; la Soufrière au front nuageux, et, en dessous, le groupe gracieux du Houëlmont. A gauche, l’océan et ses falaises ; De là, le magnifique panorama des Saintes ; puis à l’horizon, la Dominique estompée par la brume marine. Le littoral quant à lui est ponctué de falaises, de grottes, d’anses et de baies, qu’affectionnaient en leur temps les Caraïbes qui y ont laissé des traces.
Ils vous font vivre le récit...
L’eau est un élément fondateur des récits sur les croyances des Amérindiens et la rivière un lieu sacré lié à la fécondité. La configuration particulière des cours d’eaux de Trois-Rivières, notamment celle du Petit Carbet, avec sa succession de cascades, ses méandres encaissés et ses bassins, peut avoir ainsi offert un cadre approprié à l’expression de ces croyances ancestrales.
Mais au-delà des considérations magico-religieuses, la ressource en eau est propice, et même inhérente à toute implantation humaine. Il n’est donc pas étonnant de découvrir à Trois-Rivières, des sites d’habitat d’abord amérindiens, puis d’installations coloniales, sur les terrasses alluviales ou plateaux environnants du Trou au Chien, de la rivière du Petit Carbet ou de Grande Anse. C’est aussi au cœur des forêts, sur les pentes fertiles du massif volcanique de la Madeleine ou des Monts Caraïbes, toujours à proximité des cours d’eau, que sont aménagés les jardins vivriers, les ichali des Kallinagos qui deviendront, quelques siècles plus tard, nos jardins créoles qui offrent au visiteur contemporain un apparent désordre savamment orchestré.
Après la période de contact, la naissance d’une villégiature
Cette nature exubérante et généreuse attire l’attention des colons. Certains prétendent même que Christophe Colomb aurait relâché sur ces terres plutôt qu’à Sainte-Marie de Capesterre Belle-Eau… Trois-Rivières fait ainsi partie des premières terres habitées par les Français dès le début de la colonisation. Sous la conduite du gouverneur de l’Olive, les survivants de la désastreuse installation de la pointe Allègre, descendent vers le sud, attirés par l’espoir d’un climat plus salubre et plus sain. Après une courte période d’observation, ils attaquent et pillent les habitats amérindiens et après en avoir chassé les Caraïbes, commencent à défricher la région.
Ils vous font vivre le récit...
La paroisse prospère et s’enrichit car son implantation est idéale : elle bénéficie d’un sol fertile, d’eaux abondantes, et d’un relief qui facilite la défense contre l’ennemi, même si elle doit faire face à plusieurs incursions anglaises. La culture de manioc, d’igname, de coton, de café, de tabac, de l’indigo et de cacaoyer s’intensifie. Puis très vite, la canne à sucre, comme partout ailleurs en Guadeloupe, remplace tout ! Trois-Rivières dès le 18ème siècle est alors considérée comme un des quartiers préférés de l’aristocratie créole, un lieu d’exploitation doté de nombreuses poteries, magasins de stockage, sucreries…, un point d’embarquement des marchandises, peut-être même un repaire de contrebandiers, mais aussi et surtout un lieu de villégiature des plus agréables.
Ils vous font vivre le récit...
Le charme discret d’un fabuleux héritage
De ce passé, la ville a hérité de bâtiments qui furent, sinon les châteaux, du moins les villas, les manoirs de la Guadeloupe, de vestiges qui témoignent de la pluralité des savoir-faire et des préoccupations de nos ancêtres (four à chaux, batteries, poudrières, moulin à eau ou à vent…), mais également d’une grande diversité d’habitations traditionnelles, autant de maisons créoles et de cases en bois colorées qui forgent aujourd’hui toute l’authenticité et le charme indéfinissable des lieux. Quant à l’héritage Kalinago, bien que plus discret, il est partout présent et infuse toute la société locale et la mémoire collective. On le retrouve dans les mots de la langue, les expressions, les légumes et les fruits que l’on mange, les recettes traditionnelles, les fêtes populaires, les savoir-faire des pêcheurs, des artisans vanniers, des horticulteurs, l’utilisation des plantes médicinales…
Ils vous font vivre le récit...
Chaque matin, le soleil, en dissipant les vapeurs de l’horizon, laisse entrevoir le trait de silhouette des îles et archipels voisins côté mer et fait apparaître côté terre, une cascade de hameaux éparpillés sur un grand versant de montagne qui descend abruptement vers la mer, avec en point de chute des falaises découpées dans le bleu du ciel et des anses frangées de cocotiers qui balancent au vent d’ici. Une promesse d’un art de vivre créole dans un luxuriant jardin d’Eden.